C’est si important d’avoir confiance en soi dans l’existence. Bien souvent nos doutes, nos peurs, notre tendance à l’auto-dépréciation nous empêchent d’avancer comme on le souhaiterais vraiment. Quand on se sent sûr-e de soi, on ose entreprendre, on gère ses échecs, on prend sa place dans le monde. Les travaux des sciences de l’éducation confirment que la confiance est le socle essentiel de tous les apprentissages.
Zoom sur… la confiance en soi La thérapeute émotionnelle Isabelle Filliozat considère que le terme de « confiance en soi » recouvre quatre dimensions qui se construisent les unes après les autres au cours de notre développement. La confiance de base, également appelée sécurité intérieure, à savoir notre « sensation corporelle d’être à notre place dans notre vie », la confiance en notre personne propre, en nos sensations, émotions, capacité à affirmer nos désirs et nos besoins, la confiance en nos compétences, notre intelligence, nos talents, connaissances et enfin, la confiance relationnelle, en l’autre et en notre capacité à tisser des liens durables. La sécurité intérieure se nourrit de touchers dans les bras des parents au cours de la première année. Ce sont les regards, les câlins, les baisers qui donnent la sensation d’être solide et protégé. La confiance en sa personne propre se construit lorsque l’on se sent ’autoriser à être soi-même, à pouvoir être différent des autres, à avoir des besoins et des désirs propres, à avoir le droit qu’on les respecte. La confiance en ses compétences se construit dans la réalisation. Personne n’est « pas capable de ». Les compétences s’acquièrent, se construisent. Pour acquérir cette confiance, l’enfant a besoin d’être autorisé à explorer, toucher, échouer, tomber, recommencer, se relever seul ; il a besoin de soutien face aux difficultés, d’encouragements et de respect de ses productions (dessins, peintures, pâte à modeler…), de responsabilités, de missions.. Il a besoin d’être consulté et que cet avis soit respecté. La confiance relationnelle, c’est la confiance dans le fait que je vais être accepté par les autres, c’est le fait de se considérer comme quelqu’un de bien qui intéresse les gens. Cette confiance se développe d’abord dans le rapport aux parents et aux frères et sœurs, mais elle est aussi très liée à ce que l’on vit à l’école. Beaucoup de gens sont paralysés socialement parce qu’ils ont vécu des expériences de rejet et d’humiliation de la part de camarades de classe. Pour que les enfants aient confiance en eux, ils ont besoin de se sentir en situation d’avoir du pouvoir sur eux-mêmes. |
L’école démocratique du Tarn est un endroit où il n’y pas de « bons » ou de « mauvais » élèves. Chacun-e a sa place, est respecté dans ses envies et besoins. L’erreur est considérée comme un formidable outil d’apprentissage, et non une situation humiliante ou dévalorisante. Sans programme imposé, ils ont le temps nécessaire à l’exploration d’eux-mêmes.
Témoignages Les élèves à Sudbury Valley font ce qu’ils veulent, mais ils ne choisissent pas nécessairement la facilité. Un regard plus attentif révèle qu’ils sont toujours en train de se lancer des défis à eux-mêmes; ils sont tout à fait conscients de leurs propres forces et faiblesses et prêts à travailler dur pour faire face à leurs faiblesses. Sous leur sens de l’humour, il y a un sérieux sous-jacent, car même ceux de six ans savent qu’eux et eux seuls sont responsables de leur éducation. On leur a fait le don d’une confiance énorme et ils comprennent que ce don est autant une responsabilité qu’un plaisir. Ils sont absolument conscients qu’il est très rare que des jeunes aient autant de liberté et de responsabilités. Grandir avec cette responsabilité leur donne confiance en leurs propres capacités. » « Des enfants normaux, sains, ne sont pas auto-destructifs. Ils ne marchent pas sur des falaises ni s’exposent à un danger reconnu. Il est cependant vrai que dans leur inexpérience ils peuvent s’exposer à un danger inconnu, et nous ne pouvons pas les laisser expérimenter à manger du poison ou marcher droit sur une voiture qui s’approche, mais c’est la règle, et non l’exception qui doit être suivie. Nous devons permettre aux enfants de développer leurs propres critères pour ce qui est juste pour eux aussi souvent que c’est possible. » |
La confiance est d’abord celle que les adultes ont envers les enfants. Nous pensons qu’ils sont des personnes responsables qui peuvent réussir dans tout ce qu’ils souhaitent entreprendre. La posture des adultes dans l’école procède de ce qu’on pourrait appeler une « présence bienveillante ». « Présence », car nous entendons renoncer à penser à la place des enfants, à leur dire ce qu’ils ont à faire. L’adulte est disponible, à l’écoute des demandes des enfants : il ne les anticipe pas et cherche à les accompagner dans la résolution autonome de leurs questions. « Bienveillance » car l’adulte dans l’école se doit d’avoir une attitude non-violente, encourageante et confiante. L’école se veut être un endroit qui permette aux membres de se sentir en sécurité et d’avoir des repères. Pour cela, les adultes se forment aux concepts et aux outils de la transformation des conflits, à la posture d’accompagnement, à la communication non-violente. La formation est continue, elle intègre des temps d’échanges au sein de l’équipe.
Témoignages « Ce que j’ai appris très lentement et laborieusement au fil des ans, c’est que les enfants prennent des décisions vitales par eux-mêmes de manières qu’aucun adulte ne pourrait anticiper ou même imaginer. » « Les étudiants ne perçoivent pas l’abstention des membres du personnel quant au fait de le dire ce qu’ils doivent faire comme un manque, un vide. Au contraire, c’est l’impulsion pour eux pour tracer leur propre chemin, non pas suivant nos directions, mais avec notre attention bienveillante et notre soutien. Parce que faire ce qu’ils font pour et par eux-mêmes demande du travail et du courage. Ça ne peut pas être accompli dans un vide d’isolement, mais c’est favorisé dans une communauté vitale et complexe, que le staff stabilise et perpétue. » |