Presque deux semaines depuis le début de la crise. Pas facile de rester en contact avec le collectif qu’on fait vivre depuis presque un an ! Nous voilà tous · tes bloqués chez-nous alors que la nouvelle circulaire ministérielle demande le « maintien du contact humain entre les élèves et les professeurs »…
À vrai dire, je me demande comment les écoles publiques s’en sortent, mais je vois aussi à l’École Démocratique du Tarn un boulevard pour inventer, innover, créer de nouveaux rapports enfants / adultes qui présentent encore une fois la relation éducative sous un nouveau jour.
Alors on relance la machine !
Tous les matins où l’école était ouverte auparavant, on se retrouve pour le cercle d’ouverture sur l’outil « Zoom » avec tous les enfants qui le veulent et qui le peuvent. On échange sur notre quotidien en confinement. On propose des idées. On partage des ressentis. On devine un petit peu comment ça se passe pour les autres. Ces petites retrouvailles journalières donnent du baume au cœur à beaucoup de monde, moi y compris. C’est parfois compliqué au niveau technique, mais on rigole bien et c’est vraiment agréable pour moi de m’ « échapper » un petit moment pour me retrouver à l’école en toutes ces personnalités, qui faisaient de nos journées de grandes aventures. Aujourd’hui, plus d’atelier de peinture. Plus de réchauffage de repas. Plus de « lapinou », ce jeu de cartes dont je n’ai toujours pas compris les règles. Plus de sorties dans le parc… Pour moi, c’est un peu triste.
Mais c’est aussi l’opportunité de voir la situation sous un autre angle, pour peut-être aller plus loin en expérimentant de nouvelles méthodes. De nombreux questionnement me viennent : Sur quels temps doit-on pouvoir se rendre disponibles pour les enfants et pour quels types d’activités ? Comment mettre en place des réunions de commission pour continuer à faire exister la vie démocratique de l’école ? Le Conseil de Justice doit-il / peut-il être maintenu en place ? Comment créer une procédure adaptée au nouveau Conseil d’École, qui reste actif ? En bref, quel sens peut-on tirer de ce que l’on conçoit de l’ « accompagnement » des enfants ?
Les chantiers sont nombreux pour avancer sur ces questions. Bien sûr, le confinement amène pour chacun·e, petits comme plus grands, des problématiques personnelles nouvelles. Chacun·e joue avec les cartes qu’il·elle a en main. Je pense à certain·e·s qui, malgré tout ce qu’ils·elles ont déjà à faire dans leurs journées, ont en plus à garder leurs parents… Pas toujours facile :).
Et pourtant, on serait facilement poussés à croire que cette crise ressemble dangereusement à des vacances ! Loin de là, L’EDT part sur de nombreux projets : Le Chakili (le journal de l’école) bat son plein, avec au programme de nouveaux articles, des jeux, des dessins, et un concours des meilleures œuvres de land-art pour les membres qui ont (la chance d’avoir) un jardin ! Les blagues, les œuvres d’art et les jeux foisonnent déjà sur notre session sur le site arbustes.net, et parents comme enfants y mettent du leur pour mettre en commun des ressources profitables à tout le monde. De son côté, l’équipe s’organise pour maintenir les réunions permettant d’avancer sur les enjeux de long terme de l’école : le suivi du socle commun, l’accompagnement des jeunes, le salariat, la démocratie parmi d’autres. On envisage aussi de faire des réunions virtuelles avec des membres d’autres écoles, mais rien de sûr pour le moment. Beaucoup de positif à venir donc ! Comme quoi, ensemble on va plus loin, et même en confinement !
Merci à tous !
Victor
conserver le lien est précieux et les enfants seront vos meilleurs conseillers car ce sont des spécialistes de ce que nous appelons l’empathie . Restez confinés . Plus que 6 mois .