Bonjour !
J’avais envie de vous partager ce qui m’inspire et me nourrit en ce moment, par petites touches…
J’ai relu l’article écrit par mon amie Catherine (qui monte une école démocratique vers Grenoble) et qui raconte sa visite d’une école AGILE au Mexique. ça m’a donné envie d’aller regarder de plus près leur site. Ces « centres d’apprentissages agiles » sont très proches des postulats des écoles démocratiques, j’ai, comme Catherine, bien envie de m’inspirer de certains de leurs outils et modes de fonctionnement.. Je suis en train de lire leur « kit pour ouvrir une école agile », à suivre… Mes premières notes :
Je suis aussi en train de lire (et de prendre plein de notes) le livre d’Elisabeth Maheu, formatrice à l’IFMAN (Institut de recherche et de formation du mouvement pour une alternative non-violente) sur la question des règles, de la sanction, de l’autorité éducative. Ce livre très riche, confirme ma conviction que le Conseil de Justice est une instance qui permet à l’école et à ses membres de grandir en sécurité, mais aussi qu’il faut d’autres instances pour offrir des espaces d’écoute, de médiation.
Je travaille aussi pas mal pour notre réseau national de l’éducation démocratique. Ce week-end, je suis intervenue dans une école du réseau pour co-faciliter une journée de partages entre parents, enfants et membres du staff. C’était très riche, fort en prise de concience de ce que chacun.e vivait. Un débat qui personnellement m’a marqué et qui revient souvent dans les échanges sur le groupe facebook d’EUDEC France fut celui du statut de la « proposition » (d’activités, de projets..) par l’adulte. Je vous prépare un article pour faire le point sur ma position là-dessus. 🙂
Je termine en vous partageant le poème de Loris Malaguzzi, fondateur d’une approche éducative très inspirante (ce sera ma prochaine lecture…), mêlant écoute, démocratie, créativité, lien avec le monde… qu’on appelle la pédagogie REGGIO et qui parle entre autres des « cent langages de l’enfant ». Je vous laisse vous imprégnez… Bises ! Claire
Pas question. Les centaines y sont.
L’enfant
est un multiple de cent.
L’enfant a
une centaine de langages,
une centaine de mains,
une centaine de pensées,
une centaine de façons de réfléchir
de jouer, de parler.
Une centaine, toujours une centaine
de façons d’écouter
de s’émerveiller, d’aimer
une centaine de joies
à chanter et à comprendre
une centaine d’univers
à découvrir
une centaine d’univers
à inventer
une centaine d’univers
dont rêver.
L’enfant a
une centaine de langages
(et des centaines et des centaines de plus)
mais on lui en vole quatre vingt dix neuf.
L’école et la culture
séparent la tête du corps.
On dit à l’enfant
de penser sans ses mains,
d’agir sans sa tête
d’écouter et de ne pas parler
de comprendre sans joie
d’aimer et de s’émerveiller
seulement à Pâques et à Noël.
On dit à l’enfant
de découvrir le monde qui est déjà là
et de la centaine,
on lui en vole quatre vingt dix neuf.
On dit à l’enfant
que le travail et le jeu
que la réalité et le fantasme
que la science et l’imagination
que la terre et le ciel
que la raison et le rêve
sont des choses
qui ne vont pas ensemble.
Et ainsi on dit à l’enfant
qu’il n’existe pas de centaines.
L’enfant réplique:
Pas question. Les centaines y sont.
Loris Malaguzzi