Être passionné.e

Passions…

Mon fils Joris, 4 ans, adore dessiner. Le dessin, c’est ce qui compte vraiment pour lui. Parfois il me dit qu’il n’a pas envie d’aller l’école, et qu’il a envie de rester à la maison pour dessiner (à l’école il peut dessiner, mais visiblement, pas tout le temps).

Ma fille Elsa, 2 ans, est passionnée de boutons et de fermetures éclairs. Elle passe des heures à boutonner, déboutonner, fermer, ouvrir et refermer et devient d’ailleurs une experte en la matière. C’est ce qui est important pour elle en ce moment. Et ne vous aventurez pas à « fermer » son manteau à sa place, vous serez très mal accueilli.e!

Quand je les observe dans leurs activités, je me souviens de ce que dit André Stern dans une de ces conférences : « L’enthousiasme nous donne des ailes. L’enthousiasme est l’engrais du cerveau. »

Et je me dis que c’est tellement important de laisser l’enfant aller jusqu’au bout de sa motivation.

Mono activité…

Quand on me dit avec inquiétude : «Joris passe beaucoup de temps à dessiner ! J’ai essayé de lui proposer autre chose mais il ne veut pas… », je me demande d’où vient cette théorie communément admise, qu’un enfant a besoin d’activités diversifiées.

La mono activité fait peur…

Je regardais hier un reportage sur l’école démocratique de Paris, et une des questions du journaliste était :« mais alors il y a des enfants qui font toujours la même chose ? »

Oui ! Dans une école démocratique on peut faire la même chose pendant des heures, des jours, des années et aller jusqu’au bout de sa passion !

Ce n’est pas merveilleux franchement ?!

Moi ça me remplit de joie.

Laisser l’enfant vivre…

Voir mes enfants au quotidien m’a permis de comprendre combien il est important de laisser l’enfant vivre ce qu’il.elle est en train de vivre. Le.la laisser explorer, découvrir, expérimenter, observer. Laisser l’enfant apprendre ce dont il.elle a besoin au moment où il.elle en a besoin.  Faire confiance, aimer l’enfant tel qu’il.elle est.

mains

Des propositions…?

Tout ça m’a aussi amené à beaucoup réfléchir à la notion de proposition. Dans une école Sudbury, les adultes ne vont pas vers les enfants pour proposer une activité. Il y a du matériel, des espaces mais c’est l’enfant qui décide ce qu’il.elle fait, quand il.elle le fait et avec qui. Ce qui va jusqu’à laisser l’enfant gérer son ennui, il.elle doit se responsabiliser pour sortir de cet ennui et se poser la question : « Qu’est-ce que je veux vraiment faire ? »

Aucune proposition donc ?…Mais qu’est ce que c’est exactement une proposition ? Mettre à disposition du matériel c’est déjà faire une proposition non ?Je crois que ce sera l’objet d’un prochain article…

Vivre ses passions jusqu’au bout…

Je voudrais revenir à l’idée de passion…

Parce que je me suis rappelée ce que disait Frances Alvo (ancienne élève de la Sudbury Valley School) lors de la conférence EUDEC l’été dernier à Paris: « Être passionné.e, ce n’est pas forcément avoir trouvé sa voie, mais c’est être très touché par quelque chose. »

Et ça m’a vraiment parlé. Faire ce qu’on a envie de faire au moment où on en ressent le besoin,sans y mettre tout plein d’intentions et de projets derrière.

Et pour moi c’est vraiment ce que permet une école démocratique : être passionné.e et vivre ses passions jusqu’au bout.

Pas de jugements.

Personne pour nous dire : « Tu devrais peut-être passer à autre chose non ? »

Sietske (passionnée d’éducation démocratique et de carottes)

carotte

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